Elisabeth Guimard

Les tenir en respect

Ce qui fut ravageur, ce n’est pas que mon père ne soit pas mon père, c’est d’en avoir deux, de garder ce secret qui n’en était un pour personne, de n’en jamais parler.

Après le décès de sa mère à l’âge avancée de 101 ans, la narratrice revient sur les lieux de son enfance et nous dévoile progressivement le pesant « secret » qui a marqué à jamais son existence. Il y avait son père et « l’Autre » ; la narratrice a appris à l’âge de quatre ans qu’elle était la fille de l’Autre, elle a vécu avec une mère qui partageait son temps entre les deux hommes ; tout le monde – les intéressés, le village… – était au fait de cette situation, une situation qui était admise et tolérée, mais à une seule condition : ne jamais en parler. Ainsi, le secret n’en était pas vraiment un, et seule la loi du silence, imposée par la mère, permettait de sauvegarder les apparences et de maintenir la cohésion du foyer.

Les tenir en respect tente de faire le jour dans cet étrange arrangement où l’amour, la paternité, la honte, la réputation, la liberté deviennent des enjeux complexes qui, parce qu’ils ne font pas nécessairement bon ménage dans la France rurale des années 50, obligent chacun à « tenir sa place ». A tenir sa place mais aussi à « tenir en respect » l’autre, les ragots, les jugements. Grâce à une écriture paisible, délicate et scrupuleuse, où les sensations retrouvées, les souvenirs dépliés et les réflexions éprouvées se succèdent pour rendre au mieux la singularité de cette expérience aussi fondatrice que perturbante, Elisabeth Guimard fait de son témoignage une enquête intérieure qui rappelle par certains côtés le travail d’Annie Ernaux, et qui, parce qu’elle évite le pathos, nous entraîne sur une voie poétique qui est aussi une forme de salut par l’écriture.

Paru le 1er mars 2023

Musée Marilyn d’Anne Savelli figure dans la sélection officielle du prix Françoise-Sagan 2023.

La démolition de « Signal » provoque un chagrin d’amour : « On est dans l’immeuble comme dans un bateau » | L’OBS

Sophie Poirier, autrice, a consacré un roman à cet immeuble de Soulac-sur-Mer menacé par l’érosion côtière, dont la destruction va commencer. « Cet immeuble, c’est une histoire d’humains. Il doit nous faire réfléchir. »

Il est devenu, malgré lui, le symbole de l’érosion des côtes, amplifiée par le changement climatique. La destruction de l’immeuble « Le Signal » de Soulac-sur-Mer (Gironde), lancée vendredi en présence du ministre de la Transition écologique, va débuter lundi.

« Le Signal » a été construit à la fin des années 60, face à la mer. Ses propriétaires, aux revenus modestes, s’imaginaient y couler leur retraite. Rattrapé par l’océan, le bâtiment a été évacué en 2014 pour « péril imminent », puis laissé à l’abandon.

Pendant plusieurs années, Sophie Poirier, autrice, est allée l’explorer. Son « obsession amoureuse » a donné lieu à un ouvrage intime et poétique, « Le Signal » (éd. Inculte, 2022). Entretien.

 

Rencontre avec Anne Savelli à la Librairie L’esperluète autour du livre Musée Marilyn

Le

Un hommage à Marilyn Monroe, qui nous donne le plaisir de recevoir Anne Savelli qui avait inauguré à Chartres le principe de la résidence d’auteurs. L’engagement était pris puisque c’est pendant cette résidence que Anne a pu faire avancer ce beau texte, original, qui renouvelle le regard sur cette icône du cinéma glamour.

Nos livres en numérique

Notre catalogue numérique est riche de plus de trente titres et notamment nos derniers livres parus :

  • Le livre de toutes les intentions, Marin Malaicu-Hondrari
  • Un corps tropical, Philippe Marczewski
  • S’en aller, Sophie d’Aubreby
  • L’Aiguilleur, Bertrand Schmid
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