Une jeune photographe fascinée par la mort est engagée pour prendre soin d’un couple de vieillards, les Martin, propriétaires d’un ancien funérarium. Une maison figée dans le temps, dans un quartier fantôme de Liège, soustraite aux regards par une rangée de tilleuls. Captivée par ce décor, la jeune femme s’installe à demeure. Entre elle et madame Martin naît une complicité tendre, sous la surveillance placide de monsieur Martin. Lors de leurs promenades au bord du canal, on leur donnerait le bon Dieu sans confession. Ce serait bien mal les connaître. Madame Martin possède une collection d’animaux naturalisés, fruit d’un travail de toute une vie. Elle tient à enseigner son savoir-faire à sa protégée. La jeune femme apprend donc, patiemment, minutieusement, l’art de la taxidermie, sur toutes sortes de cobayes. Car un jour, elle devra être prête pour accomplir son Grand-Œuvre.
Un premier roman radical, d’où émerge, à travers la noirceur et la cruauté, la douceur d’un amour filial.
Charlotte Bourlard, invitée du FIRN pour sa 25e édition : « 25 autrices et quelques auteurs venus de toute la planète polar, invités pour une édition anniversaire, avec une large place faite aux voix féminines car elles éclairent le Noir d’une nouvelle lumière ».
Du vendredi 24 au dimanche 26 Juin
Quai Jean-Jacques Rousseau
34110 FRONTIGNAN
« Il s’agit d’un court roman tendrement effroyable, d’une méticulosité atroce où s’expriment deux outillages, celui de la taxidermiste qui coupe, sectionne, détache, et celui de l’écrivaine dont la langue – scalpel d’une précision toute chirurgicale (heureux poncif !) fend les âmes, prélève les moments de terreur ou d’affection, pèse les mots et met à nu la vérité d’un être. Avec un lyrisme et parfois un humour noir proche de Caroline de Mulder, Charlotte Bourlard livre là une réflexion sur l’art de capter l’essence d’une vie : est-elle dans le spectacle de son mouvement ou dans sa statufication quand, immobile, réduit à sa surface, son mystère rayonne enfin ? »
« L’écriture, crue, dit aussi bien la déliquescence des lieux et des existences que le refus de composer et le bricolage monstre destiné à repositionner de la vie dans ce qui n’est plus. La mort et la vie inversent leur rôle. Les ruines ont l’air vivantes et les morts vous regardent avec des yeux fabriqués. »
« 7 sur l’échelle de Richter des textes qui bastonnent ! L’apparence du vivant (ed. Inculte), premier roman de Charlotte Bourlard est aussi dérangeant que brillant. Aussi touchant qu’extrême. (…) Le roman est crû, la prose est sèche, rythmée. Comme un shot d’eau de vie à 60°, L’apparence du vivant nettoie les bronches, décongestionne les synapses et donne de belles couleurs à cette rentrée de janvier. Vive la taxidermie ! »
L’article complet sur le blog
« En jouant du comique macabre, Charlotte Bourlard a écrit un roman étonnamment tendre et chaleureux, sur la remise en route d’une vie blessée et d’un monde tétanisé. Son sens de l’ellipse, son humour aigu, laissent espérer d’autres livres tendus comme le geste du naturaliste retournant une peau. »